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Their Children After Them by Nicolas Mathieu

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blueberry31's review against another edition

3.0

Ce livre est un parfait exemple de regard masculin.

"Le regard masculin (en anglais male gaze) désigne le fait que la culture visuelle dominante (magazines, photographie, cinéma, publicité, jeu vidéo, bande dessinée, etc.) impose au public d'adopter une perspective d'homme hétérosexuel."

On sent que l'auteur a puisé dans son vécu et ses souvenirs. Lui-même a vécu l'ascension sociale et a écrit cette fiction avec son recul, à travers son prisme. Un peu trop à mon goût. L'auteur n'a pas su se détacher de ses propres délires, interprétations et fantasmes: l'adulte qu'il est devenu et l'adolescent qu'il a été envahissent ce roman. Anthony est le seul personnage ayant droit à un peu de profondeur, et l'on sent que l'auteur a déversé une partie de lui-même dans ce dernier. Les filles, elles, sont avant tout des corps et n'existent qu'à travers le regard des personnages masculins.

Steph en est le meilleur exemple: son personnage est creux comme une pastèque et c'est avant tout sur son physique qu'on s'attarde toutes les trois pages. Quand il est question du point de vue d'Anthony et de ses réflexions par rapport à Steph, ça peut être cohérent, mais quand il est question de décrire et de faire évoluer le personnage... c'est plutôt lourd. On sent bien que l'auteur a tenté de donner de la profondeur à Steph en évoquant ses angoisses, en creusant un peu, et même en lui accordant un peu d'ambition... mais c'est raté car ça manque cruellement de sincérité, d'empathie et de réalisme à mon goût. Je trouve que les femmes dans ce roman ne sont pas des femmes, mais des concepts de femmes. Elles sont l'incarnation de ce qu'un homme (Nicolas Mathieu en l’occurrence) peut penser des femmes, donc des clichés ambulant accompagnés d'une petite dose de condescendance. En fait l'auteur nous raconte sa perception d'adolescent de ce qu'est une adolescente, une mère de famille, une jeune adulte, sans chercher une seule seconde à se défaire de ses propres préjugés et idées reçues. C'est tellement plus facile de mettre les kilos en trop, l'épilation et de plaire aux hommes au cœur des préoccupations féminines sans chercher plus loin. Je pense que le travail de recherche (s'il y en a eu) effectué pour Steph, Clem, Hélène, etc. a été effectué avec un magazine Cosmopolitan.

Les personnages d'origine marocaine n'échappent pas au sort de clichés ambulant, beaucoup de stéréotypes... c'est franchement fatiguant. Voler des mobylettes, se battre et dealer du shit... voilà à peu près la majorité de l'action autour de Hacine et sa bande. C'est pareil, l'auteur ne creuse pas, on dirait qu'il n'a pas cherché à voir plus loin que sa propre vision biaisée des arabes qu'il a côtoyé dans sa jeunesse.

Le tout manque d'analyse.

C'est dommage car l'auteur a un certain talent pour poser le contexte, vous faire ressentir la lassitude et la monotonie d'Heillange. En lisant, je me revoyais un peu dans le bled où j'ai fait mon propre collège/lycée. Quand il s'agit de parler du contexte, ce roman est finalement assez criant de vérité. Les protagonistes se sentent presque écrasés, sans issue. Ils ont des rêves d'ailleurs, et pourtant peu se déferont de leur bled pour voir autre chose. Le livre vous montre cela mais n'offre finalement pas d'analyse. On suggère au lecteur que c'est la faute à l'habitude, aux schémas familiaux et sociaux répétés à l'infini, et à une certaine misère. C'est dommage que le "pourquoi" ne soit pas plus creusé, ce roman reste assez superficiel sur ce point. Le cas de Steph suggère presque qu'il n'est question que de volonté et de travail... c'est un peu simpliste que de présenter les choses sous cet angle.

Dommage que l'on ressente à ce point l'auteur dans l'écriture: ses biais, ses préjugés, ses privilèges, et par moments même son mépris. Ce sont sûrement les même biais, préjugés, privilège et mépris que ceux des membres du jury du prix Goncourt. Il y avait du potentiel, mais le sujet mérite d'être traité avec plus de profondeur et d'empathie.

jeanneaurore's review against another edition

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reflective sad medium-paced

Plot- or character-driven? A mix
Strong character development? No
Loveable characters? No
Diverse cast of characters? Yes
Flaws of characters a main focus? Yes

2.0

kim_dusz's review against another edition

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4.5

Prenant et terriblement réaliste, il dresse le portrait de la France rurale, des classes moyennes souvent déçues, pleines d'amertumes d'ambitieux inaccessibles et d'une triste fatalité.