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Une guerre victorieuse et brève, by David Weber

oursinculte's review

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4.0

Dans Une guerre victorieuse et brève, troisième tome de la saga Honor Harrington, David Weber nous projette un an après le joli carnage de Pour l’honneur de la reine. Notre héroïne a passé tout ce temps à se faire rafistoler et à se reposer parce qu’elle s’est bien faite amocher. Mais les vacances sont finies, c’est l’heure de la rentrée.

Honor Harrington est rappelée au service de Sa Majesté sur le croiseur de combat le plus prestigieux de la flotte, le HMS Victoire. Elle va donc faire ses bagages et repartir au boulot fissa, accompagnée de son chat sylvestre Nimitz et de l’intendant de la classe MacGuinness. Ils seront envoyés vers l’avant-poste de Hancock alors que la république de Havre, l’éternel ennemi, commence à faire des sienne en provoquant des escarmouches tout le long de leur frontière commune, ni vu ni connu. Est-ce que le royaume de Manticore va entrer dans une vraie guerre contre son rival ? Ça va péter pour de vrai ?

Dans ce troisième tome, Weber passe beaucoup de temps à nous expliquer tous les aspects politiques de son histoire, plongeant plus dans les conflits internes à Havre. On a ainsi une vision bien plus nuancée de ce grand méchant dont l’ombre plane sur Manticore depuis le début de la série. Cette guerre est d’ailleurs montée de toutes pièces par les politiques pour calmer ces bouseux de prolétaires qui arrêtent pas d’embêter les riches, au moins avec un bon vieux conflit patriotique ils seront distraits. Comme quoi on retrouve bien l’influence française derrière cet empire fictif… Heum…

Sur les deux premiers tomes, on avait à chaque fois un démarrage tout doux qui détaillait plein de trucs, et un basculement vers l’action et le gros suspense assez tard dans la lecture. Ici on a toujours cette construction en deux temps, mais on a l’impression que la première partie prend beaucoup plus de place, on arrive sur une seconde partie « badaboum » bien moins palpitante, limite anecdotique. Le passage de « bataille spatiale » est ainsi décevante, on ne retient pas son souffle pendant plusieurs centaines de pages comme le roman précédent, c’est expédié en quelques bordées et Honor ne fait finalement pas grand chose à part serrer les fesses pour que ça passe. Du coup il porte bien son titre en fait. On a même l’impression de relire le 2 en moins palpitant, vu que c’est globalement le même schéma depuis le début : Havre fait de la merde, Honor est dans un trou perdue et livrée à elle-même, elle doit résister jusqu’à ce que sa hiérarchie se bouge le popotin.

Et malgré ça, franchement, le bouquin passe très bien. Je l’ai dévoré en deux jours parce que David Weber gère toujours aussi bien ses personnages, les conflits internes dans la flotte et dans les deux « nations » rivales. On nuance un peu l’ennemi en les découvrant de l’intérieur avec un peuple en crise et une « résistance » qui se met en place. De son côté, Honor est en retrait dans le conflit mais on explore plus sa personnalité et ses rapports avec son entourage, à travers quelques personnages secondaires qu’on connaissait déjà, et aussi quelques nouveaux qui vont prendre de l’importance comme son ami Michelle Henke ou l’amiral Sarnow qui sera son supérieur sur cette mission. Et on a même la petite romance en bonus.

Honor Harrington est toujours une série très agréable à lire, qui détend mais avec assez de solidité pour ne pas tomber dans le divertissement décérébré. Cette relecture des grands récits d’aventures maritimes dans l’espace commence peut-être (un peu) à se répéter mais apparemment le tome 4 donne un bon coup de fouet à tout ça, donc vivement !

http://ours-inculte.fr/guerre-victorieuse-breve/

riduidel's review

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3.0

Je vais tout de suite reconnaître mes faiblesses : je suis une lopette face au talent de page-turner de ce genre d'auteur. Et qui plus est, je garde des souvenirs émus de ma jeunesse face à Albator et autres Cobra.
Voilà sans doute pourquoi j'apprécie ce genre de lecture d'un premier degré affligeant, d'un militarisme dégradant et, surtout, d'un manichéisme tellement dépassé !
Mais quels sont les points à sauver de ce troisième tome ?
Certainement pas l'appendice qui nous explique l'état de la marine spatiale des deux nations s'affrontant avant le début des combats (alors précisément que ce roman nous parle de ce début ddes combats. Sans doute que cet appendice aurait été plus à sa place dans le second tome ...).
Pas non plus les choix technologiques de l'auteur, que je trouve risibles, même si j'approuve complètement l'idée de reproduire dans l'espace des batailles navales napoléoniennes. Des choix risibles ? Oui. Reprenez d'autres space-operas, comme Vorkosigan, ou [b:l'aube de la nuit|2594894|Romain Gary Coffret 4 volumes Chien Blanc ; La promesse de l'aube ; La nuit sera calme ; Pseudo|Romain Gary|http://ecx.images-amazon.com/images/I/41ZZQTDP80L._SL75_.jpg|2616513]. Et vous verrez ce que c'est qu'une vision un peu intelligente du combat spatial. Et pourtant, c'est amusant comme exercice intellectuel, je trouve.
Ni la partie politique de l'intrigue qui fait pàle figure à côté d'un Miles Vorkosigan, par exemple.
Et pourtant, je suis quasiment fan. Sans doute parce qu'à cause des choix technologiques (ou gràce à eux), notre auteur s'amuse à mettre en place des combats qui ont une élégance certaine. Et je crois bien que c'est pour ces cinquante dernières pages de combat spatial que j'aime les aventures de cette femme capitaine.
Je passerai donc sur ces éternelles phases d'auto-apitoiement, mais aussi sur cette vision de la politique qui consiste à considérer (encore une fois) les seuls militaires comme interlocuteurs dignes de ce nom.
Bref, rien ne change par rapport au tome précédent. C'est assez limite moralement, mais pourtant très plaisant car bien écrit et plein de bruit et de fureur.
Je ne vous conseillerai de le lire que si vous êtes fans de l'idée de voir des montagnes d'acier se précipiter les unes vers les autres à des vitesses quasi-relativistes (ah, tiens, non. Un calcul montre qu'à 500 G, il faut 17 heures pour atteindre la vitesse de la lumière, donc 1,7 pour passer dans le domaine relativiste). Bon bref, c'est bourré de défaut, mais je les aime bien, moi, ces défauts.
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