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Clairement mon Rougon-Macquart préféré jusqu'à maintenant. Beaucoup aimé tout ce temps dans les Halles et les descriptions alimentaires.
J'avais essayé de lire ce roman il y a 13 ans mais j'avais arrêté parce que je le trouvais ennuyant. J'ai fait une nouvelle tentative et je dois dire que j'ai été agréablement surpris. Tout au long du livre, les description de nourriture m'ont vraiment donné faim.
Le sort de Florent est très triste. C'est une bonne personne entouré de gens hypocrite où tout tourne autour de la nourriture et de l'apparence. Il est un maigre entouré de gros. C'est ce qu'explique Claude Lantier à Florent pour lui faire comprendre pourquoi il n'est pas bien dans le milieu des Halles.
On a donc ici un autre excellent roman de Zola.
Le sort de Florent est très triste. C'est une bonne personne entouré de gens hypocrite où tout tourne autour de la nourriture et de l'apparence. Il est un maigre entouré de gros. C'est ce qu'explique Claude Lantier à Florent pour lui faire comprendre pourquoi il n'est pas bien dans le milieu des Halles.
On a donc ici un autre excellent roman de Zola.
informative
reflective
sad
slow-paced
Plot or Character Driven:
Character
Strong character development:
Yes
Loveable characters:
Complicated
Diverse cast of characters:
Yes
Flaws of characters a main focus:
Yes
Juste après avoir lu Son Excellence Eugène Rougon et La Curée, j'étais prête pour un Rougon-Macquart aux héros un peu plus sympathiques. Et au premier abord, Florent, instituteur envoyé presque par erreur au bagne, débarquant à Paris après en être échappé, à demi mort de faim, et Lisa Quenu, sa belle-soeur, propriétaire d'une charcuterie située face aux nouvelles halles, le sont tous deux. Hélas ! Son idéalisme à lui confine à la naïveté et son altruisme à une stupidité sans fin où il renonce à lui même. Pour elle, l'honnêteté vire à l'égocentrisme, sa sérénité la fera descendre aux pires bassesses pour préserver l'ordre et la propreté molle de son existence boutiquière. Difficile de ne pas les aimer malgré tout, tant ils sont humains sous la plume curieuse de Zola, qui se garde toujours de jugements trop explicites à leur égard.
Florent, bien malgré lui, fait irruption dans le système bien huilé des Halles, ce "Ventre de Paris" profusément décrit par Zola, et dont l'écosystème labyrinthique est en lui-meme un personnage. Il finira fatalement en bouc émissaire, victime expiatoire de ce petit peuple de vendeuses, porteurs, marchands de vin, de "gras", principalement préoccupé par sa propre aisance. Les descriptions de légumes, fromages, poissons, volailles, fleurs, sont extrêmement sensorielles, vives, et l'attrait principal du roman. C'est aussi très instructif sur le système d'approvisionnement en nourriture du Paris de la fin du 19eme siècle. La galerie de portraits est précise, colorée, nuancée et vivante et je l'ai aussi beaucoup appréciée.
Le système de voisins et collègues qui se dénoncent à qui mieux mieux, sans vergogne, sans pitié, parfois même sans appât du gain pour se justifier, est décrit cliniquement et fait tout à fait écho dans nos sociétés modernes.
La scène du roman qui me restera le plus longtemps est celle où Florent raconte pitoyablement son existence de bagnard (l'émotion du récit, l'injustice inhumaine dépeinte fait forcément penser au sort de Dreyfus, plus tard dénoncé par le même Zola) pendant la veillée dans la cuisine des Quenu. Tout à côté, dans un océan de contraste, son frère prépare les boudins noirs, dans les vapeurs chaudes d'oignons, les bras jusqu'aux coudes dans le sang et le saindoux. Un chef d'œuvre.
J'ai hâte de retrouver Claude Lantier, qui flâne dans tout le roman, dans son propre ouvrage, L'Oeuvre.
Florent, bien malgré lui, fait irruption dans le système bien huilé des Halles, ce "Ventre de Paris" profusément décrit par Zola, et dont l'écosystème labyrinthique est en lui-meme un personnage. Il finira fatalement en bouc émissaire, victime expiatoire de ce petit peuple de vendeuses, porteurs, marchands de vin, de "gras", principalement préoccupé par sa propre aisance. Les descriptions de légumes, fromages, poissons, volailles, fleurs, sont extrêmement sensorielles, vives, et l'attrait principal du roman. C'est aussi très instructif sur le système d'approvisionnement en nourriture du Paris de la fin du 19eme siècle. La galerie de portraits est précise, colorée, nuancée et vivante et je l'ai aussi beaucoup appréciée.
Le système de voisins et collègues qui se dénoncent à qui mieux mieux, sans vergogne, sans pitié, parfois même sans appât du gain pour se justifier, est décrit cliniquement et fait tout à fait écho dans nos sociétés modernes.
La scène du roman qui me restera le plus longtemps est celle où Florent raconte pitoyablement son existence de bagnard (l'émotion du récit, l'injustice inhumaine dépeinte fait forcément penser au sort de Dreyfus, plus tard dénoncé par le même Zola) pendant la veillée dans la cuisine des Quenu. Tout à côté, dans un océan de contraste, son frère prépare les boudins noirs, dans les vapeurs chaudes d'oignons, les bras jusqu'aux coudes dans le sang et le saindoux. Un chef d'œuvre.
J'ai hâte de retrouver Claude Lantier, qui flâne dans tout le roman, dans son propre ouvrage, L'Oeuvre.
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Plot or Character Driven:
Character
Strong character development:
Yes
Loveable characters:
Yes
Diverse cast of characters:
Yes
Flaws of characters a main focus:
Yes
Les Halles, the Parisian food marketplace, is a vivid character in this 19th century tale. The human characters were well drawn; the plot a bit less intriguing to me.
Le troisième roman des Rougon-Macquart se penche sur un personnage qui, au premier abord, ne fait pas partie de la fameuse famille, mais qui finira pas y être attaché par le biais de son frère. Ainsi, dans Le Ventre de Paris, nous suivons Florent qui fut arrêté par erreur durant le coup d'État du 2 décembre 1851.
Après s'être échappé du bagne de Cayenne, Florent retourne à Paris où il s'installe dans la charcuterie tenue par son frère Quenu et sa belle-sœur Lisa née Macquart. Florent parvient à trouver un travail d'inspecteur de la marée aux Halles, mais il comprend vite qu'il est difficile de se faire une place quand on n'est qu'un « maigre » au milieu des « gras ».
Je ne peux m'affirmer sur les prochains livres, mais jusqu'à présent, Le Ventre de Paris est certainement le plus sensoriel des tomes de cette série, et pour cela, Zola s'y prend d'une manière exemplaire. En prenant Florent pour personnage principal, un homme qui a été torturé par la faim durant des années, on ne peut que partager son étouffement dans ce monde que sont les Halles.
L'auteur use de nombreuses descriptions, chacune étant classée selon le type de nourriture. De cette façon, nous entrons dans l'univers coloré et parfumé des fruits et légumes, les forts relents et le sel des poissons nous agressent les narines, le sang et la chair des viandes nous gavent, la graisse des beurres nous tache, les effluves des fromages nous étourdissent. Chaque description nous fait vivre intensément au cœur des Halles, et s'il est aisé de se laisser emporter par le délice de toutes ces marchandises, il est tout aussi facile d'en être dégoûté tant elles sont abondantes.
Ainsi, même en ayant un accès illimité à de la nourriture, Florent ne parvient pas à engraisser aussi bien que sa famille et les habitants parcourant les Halles. Demeurant un « maigre », l'odeur persistante de cet immense marché devient écœurante et le lecteur ne peut qu’éprouver de l'empathie puisqu'il est lui-même assailli de cette même odeur au fil des pages.
Tout cela illustre bien sûr le grand thème de ce roman, à savoir les « maigres » contre les « gras ». Tous les personnages qui entourent Florent sont des personnes toutes en rondeurs, n'étant même souvent désignées que par leur ventre, leur gorge ou leurs bras. Si les Halles sont le ventre de Paris par son débordement de nourriture, ces gens sont le ventre qui s'engraisse de ces denrées, et puisqu'ils ne sont que ventre, ils en oublient leur cœur.
En effet, pour ces personnages, quelqu'un de « gras » représente la prospérité et l'honnêteté, tandis que quelqu'un de « maigre » a forcément quelque chose à se reprocher. On le voit bien dans le comportement de Lisa envers Florent, car bien qu'elle sache les circonstances de l'arrestation de son beau-frère, sa maigreur lui fait penser qu'il a bien dû le chercher et être coupable à sa manière. Une méfiance qui s'aggravera lorsque Florent aura des idées républicaines un peu trop engagées, puisque dans l'esprit des commerçants comme Lisa, l'Empire est celui qui leur a permis de s'engraisser et quiconque sort de ce moule ne peut être qu'un malfrat.
Il y a bien entendu des exceptions, comme mademoiselle Saget, mais celle-ci compense son manque de graisse par son besoin d'informations sur autrui. Une volonté de commérage qui s'apparente à la bonne conscience que se donne les « gras » et qui lui permet d'être bien vue par ce groupe qu'elle espère joindre.
Cette bataille est parfaitement analysée par Claude Lantier, ami de Florent :
Après s'être échappé du bagne de Cayenne, Florent retourne à Paris où il s'installe dans la charcuterie tenue par son frère Quenu et sa belle-sœur Lisa née Macquart. Florent parvient à trouver un travail d'inspecteur de la marée aux Halles, mais il comprend vite qu'il est difficile de se faire une place quand on n'est qu'un « maigre » au milieu des « gras ».
Je ne peux m'affirmer sur les prochains livres, mais jusqu'à présent, Le Ventre de Paris est certainement le plus sensoriel des tomes de cette série, et pour cela, Zola s'y prend d'une manière exemplaire. En prenant Florent pour personnage principal, un homme qui a été torturé par la faim durant des années, on ne peut que partager son étouffement dans ce monde que sont les Halles.
L'auteur use de nombreuses descriptions, chacune étant classée selon le type de nourriture. De cette façon, nous entrons dans l'univers coloré et parfumé des fruits et légumes, les forts relents et le sel des poissons nous agressent les narines, le sang et la chair des viandes nous gavent, la graisse des beurres nous tache, les effluves des fromages nous étourdissent. Chaque description nous fait vivre intensément au cœur des Halles, et s'il est aisé de se laisser emporter par le délice de toutes ces marchandises, il est tout aussi facile d'en être dégoûté tant elles sont abondantes.
Ainsi, même en ayant un accès illimité à de la nourriture, Florent ne parvient pas à engraisser aussi bien que sa famille et les habitants parcourant les Halles. Demeurant un « maigre », l'odeur persistante de cet immense marché devient écœurante et le lecteur ne peut qu’éprouver de l'empathie puisqu'il est lui-même assailli de cette même odeur au fil des pages.
Tout cela illustre bien sûr le grand thème de ce roman, à savoir les « maigres » contre les « gras ». Tous les personnages qui entourent Florent sont des personnes toutes en rondeurs, n'étant même souvent désignées que par leur ventre, leur gorge ou leurs bras. Si les Halles sont le ventre de Paris par son débordement de nourriture, ces gens sont le ventre qui s'engraisse de ces denrées, et puisqu'ils ne sont que ventre, ils en oublient leur cœur.
En effet, pour ces personnages, quelqu'un de « gras » représente la prospérité et l'honnêteté, tandis que quelqu'un de « maigre » a forcément quelque chose à se reprocher. On le voit bien dans le comportement de Lisa envers Florent, car bien qu'elle sache les circonstances de l'arrestation de son beau-frère, sa maigreur lui fait penser qu'il a bien dû le chercher et être coupable à sa manière. Une méfiance qui s'aggravera lorsque Florent aura des idées républicaines un peu trop engagées, puisque dans l'esprit des commerçants comme Lisa, l'Empire est celui qui leur a permis de s'engraisser et quiconque sort de ce moule ne peut être qu'un malfrat.
Il y a bien entendu des exceptions, comme mademoiselle Saget, mais celle-ci compense son manque de graisse par son besoin d'informations sur autrui. Une volonté de commérage qui s'apparente à la bonne conscience que se donne les « gras » et qui lui permet d'être bien vue par ce groupe qu'elle espère joindre.
Cette bataille est parfaitement analysée par Claude Lantier, ami de Florent :
[...] les Gras, énormes à crever, préparant la goinfrerie du soir, tandis que les Maigres, pliés par le jeûne, regardent de la rue avec la mine d’échalas envieux ; et encore les Gras, à table, les joues débordantes, chassant un Maigre qui a eu l’audace de s’introduire humblement, et qui ressemble à une quille au milieu d’un peuple de boules.
Il est d'ailleurs intéressant de voir ce personnage puisqu'il aura son propre livre dédié, L'Œuvre. Toutefois, étant donné son discours et ses apparitions, ce roman ne s'annonce pas joyeux pour lui et sa condition d'artiste.
Finalement, Le Ventre de Paris est une nouvelle preuve que tout ce qui touche de près ou de loin la famille Rougon-Macquart finit par être contaminé pour le meilleur comme pour le pire. Florent ne pouvant s'intégrer à la perfection à ce monde engraissé par les Halles en fait les frais, contrairement à son frère qui s'y trouve installé comme un coq en pâte.
Il s'agit d'un roman qui nous plonge dans l'égoïsme de l'être humain, un trait qui ressort inévitablement quand les intérêts de chacun semblent menacés. Une situation que Claude Lantier résume bien :
Quels gredins que les honnêtes gens !
dark
informative
reflective
sad
tense
slow-paced
Plot or Character Driven:
A mix
Strong character development:
Yes
Loveable characters:
Complicated
Diverse cast of characters:
No
Flaws of characters a main focus:
Yes
As a foodie I got what I came for: evocative descriptions of ingredients for sale at Les Halles. (What this book didn’t do is talk much about cooking or eating—though that’s fine with me because the market descriptions were enjoyable.)
The story was less interesting: a bunch of gossips who don’t know anything but say it loudly & love to generate feuds. Literally drama! (If you condensed the plot points of this novel, you’d probably end up with a novela about 100 pages long.)
The story was less interesting: a bunch of gossips who don’t know anything but say it loudly & love to generate feuds. Literally drama! (If you condensed the plot points of this novel, you’d probably end up with a novela about 100 pages long.)
informative
medium-paced
Read for class, liked learning and exploring the inner workings of the markets and revolutionary ideas of the time as well as class divide.