A review by pauline
What We Left Behind by Robin Talley

2.0

2017 review
Après avoir découvert le premier roman YA de Robin Talley j'avais très envie de découvrir ses autres œuvres du même genre, dont WHAT WE LEFT BEHIND. Ici l'auteure aborde la découverte de soi et la vie de couple à distance, tout en explorant encore une fois la communauté LGBTQIA; on suit Tony et Gretchen, qui s'aiment depuis deux ans déjà, mais partent dans deux universités différentes, dans des villes différentes. Étant toujours à la recherche de roman reflétant la diversité de notre monde, j'étais ravi de commencer WHAT WE LEFT BEHIND, mais j'ai été malheureusement déçue en de nombreux point.

Pour commencer, bien que j'aime beaucoup les histoires romantiques, la rencontre de Tony et Gretchen m'a vraiment perturbé. Tony et Gretchen se voient pour la première fois et c'est le coup de foudre instantané qui part pour 2 ans de relations de couple. Aucune discussion vraiment sérieuse n'a lieu entre les deux et hop voilà un nouveau couple au lycée. En plus de ce point, j'ai trouvé que l'intrigue était très vide. Certes on a Tony qui recherche son identité ainsi que la question de la durabilité du couple, mais à part ça c'est très creux.

Ensuite, au début lorsque Tony s'identifie comme genderqueer, Tony n'utilise pas de pronom. Aucun. D'après Tony, la langue anglaise (et langue en générale) accorde trop d'importance au genre; dans un sens je comprends les intentions du personnage, et c'est d'ailleurs un aspect très intéressant évoqué dans le livre. Là où ça coince, c'est que Tony n'utilise de pronom pour personne, ni même pour ses amis ou autres, ce qui d'après moi pose un gros problème de respect envers ses amis qui ont pour certains à se battre pour être appelés par le pronom avec lequel ils sont à l'aise (Andy notamment fait une remarque très pertinente à ce sujet). Encore une fois, lorsque Tony décide d'utiliser they/them ou ze/hir en tant que pronoms, aucun respect au pronoms de ses amis n'est fait.

J'ai été très heureuse et surprise par la diversité du roman, il y a plusieurs afro-américain ainsi qu'un coréen et un vietnamien dans l'entourage direct de Tony, ça ne paraît pas beaucoup mais c'est plus que la plupart des romans. En revanche j'ai eu un gros problème en ce qui concerne les personnages cis blanc et hétéro, pour commencer ils n'y en a presque pas, ce qui est compréhensible vu le thème du roman, mais les seuls présents sont juste infectes! Prenons Felicia et Joanna, les colocs de Tony, dès le départ Tony décide de ne pas s'y intéresser, disant carrément dans ses propos que sa présence dans leur chambre apporte de la diversité et de l'originalité. Dans ce genre de propos, j'avais l'impression que Tony voyait le genre, la sexualité et l'ethnicité comme des accessoires de modes démarquant les gens entre eux, ce qui n'est absolument pas le cas. Le livre donne d'après moi l'impression que la communauté LBGT+ voue une haine aux hétéro, ce qui est totalement faux; Grectchen dit par exemple qu'être hétéro est trop conventionnel et qu'elle ne voudrait pas qu'on pense qu'elle l'était.

Pour en revenir à Felicia et Joanna, elles sont même critiqués jusque dans leur manière de s'habiller, Tony dit en effet qu'elles "ne peuvent pas parler de féminisme alors qu'elles prennent des photos d'elles en bikini". En aucun cas le port du bikini ou tout autre comportement similaire est anti-féministe, c'est donc un propos qui m'a révoltée. Enfin, le mellieur ami de Gretchen, Caroll, m'a dégoutée. Il a des propos totalement transphobe et abject, et Gretchen ne le corrige presque jamais malgré qu'elle n'adhère pas à ses propos ce qui m'a insupporté.

Pour finir, je n'ai pas aimé le fait que les labels de genderqueer et gender variant soient utilisés comme des sortes de phases jusqu'à être trans. Ce ne sont pas des phases, certes certaines personnes peuvent changer le "label" auquel ils s'identifient plusieurs fois, mais ce sont des identités au même niveau que cis et trans. J'ai lu une interview de Robin Talley disant qu'elle avait fait des recherches et discuté avec les membres d'une communauté ainsi que ses amis pour rendre son roman authentique et vrai, mais je pense que ce travail n'a pas été assez approfondi. Ici j'ai principalement cité les points négatifs, mais le roman reste très intéressant et bien écrit. J’apprécie le fait que l'auteure ai souhaité aborder ce sujet qui n'est pas assez traité et j'espère que beaucoup d'autres livres traiteront de cela.