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A review by eliza_m_ecrire
La fille de l'ennemi du peuple by Lélia Dimitriu
5.0
Étant roumaine, je possède certaines connaissances sur mon pays d’origine. Notamment ce que mes parents m’en ont raconté du temps où ils y ont habité (fin des années 60 au début des années 90). Cependant, la période avant leur naissance m’est plus méconnue et c’est là qu’entre en scène cette autofiction qui a su répondre aux questionnements que je pouvais avoir à ce sujet.
Léna naît au sein d’une famille riche à Bucarest en pleine seconde guerre mondiale. La Roumanie s’allie d’abord à l’Allemagne, puis retourne sa veste et se joint aux Soviétiques qui interviennent dans le pays et mettent graduellement en place ce qui deviendra une tyrannie. La famille de Léna, en raison de son statut, sera bientôt dénudée de ses avoirs et deviendra une « ennemie du peuple ». Avec cette étiquette, Léna navigue sa vie de l’enfance jusqu’à l’âge où elle quitte Bucarest pour Paris.
Léna, dans ce roman, constitue l’alter ego de l’autrice qui raconte son vécu en Roumanie dans les années 1940 jusqu’aux années 1960. J’ai franchement aimé la suivre et en apprendre plus sur sa famille : l’histoire de son père macédonien, sa mère à qui on a forcé à arrêté l’école très tôt – ce qui fait écho à ce que ma propre grand-mère a subi –, ses adelphes aux diverses aspirations… et j’ai surtout aimé suivre leur dégringolade quand ils passent d’une famille riche, propriétaire et faisant pour ainsi dire partie de l’élite à une famille au centre des préjudices. Le changement se perçoit bien.
En plus de son quotidien, l’autrice montre bien de nombreux enjeux présents à l’époque. On a bien sûr la présence soviétique qui influence (et conditionne parfois), les discriminations envers les juifs et les tsiganes, la montée du communisme et des restrictions envers le peuple. Aucun doute qu’en plus de ses anecdotes personnelles, l’autrice se soit bien informée pour apporter les sujets avec justesse.
Même avec ce savoir, ce que j’apprécie surtout, c’est bien qu’elle ne tombe pas dans le piège du « tell » : elle a bien compris qu’il fallait montrer et c’est exactement ce qu’elle fait. Même si elle explique quelques fois, ce n’est pas quelque chose qui arrive souvent sauf pour confirmer ce qu’on peut déjà déduire. On sent bien le vécu dans ce qu’elle nous raconte : il faut dire que l’histoire est très personnelle.
J’ai appris beaucoup de choses au cours de cette lecture, que ce soit simplement la Roumanie à cette époque pré-Ceausescu, que tous les aspects mentionnés plus hauts. Si vous voulez en apprendre plus vous aussi, je vous conseille cette lecture.
Léna naît au sein d’une famille riche à Bucarest en pleine seconde guerre mondiale. La Roumanie s’allie d’abord à l’Allemagne, puis retourne sa veste et se joint aux Soviétiques qui interviennent dans le pays et mettent graduellement en place ce qui deviendra une tyrannie. La famille de Léna, en raison de son statut, sera bientôt dénudée de ses avoirs et deviendra une « ennemie du peuple ». Avec cette étiquette, Léna navigue sa vie de l’enfance jusqu’à l’âge où elle quitte Bucarest pour Paris.
Léna, dans ce roman, constitue l’alter ego de l’autrice qui raconte son vécu en Roumanie dans les années 1940 jusqu’aux années 1960. J’ai franchement aimé la suivre et en apprendre plus sur sa famille : l’histoire de son père macédonien, sa mère à qui on a forcé à arrêté l’école très tôt – ce qui fait écho à ce que ma propre grand-mère a subi –, ses adelphes aux diverses aspirations… et j’ai surtout aimé suivre leur dégringolade quand ils passent d’une famille riche, propriétaire et faisant pour ainsi dire partie de l’élite à une famille au centre des préjudices. Le changement se perçoit bien.
En plus de son quotidien, l’autrice montre bien de nombreux enjeux présents à l’époque. On a bien sûr la présence soviétique qui influence (et conditionne parfois), les discriminations envers les juifs et les tsiganes, la montée du communisme et des restrictions envers le peuple. Aucun doute qu’en plus de ses anecdotes personnelles, l’autrice se soit bien informée pour apporter les sujets avec justesse.
Même avec ce savoir, ce que j’apprécie surtout, c’est bien qu’elle ne tombe pas dans le piège du « tell » : elle a bien compris qu’il fallait montrer et c’est exactement ce qu’elle fait. Même si elle explique quelques fois, ce n’est pas quelque chose qui arrive souvent sauf pour confirmer ce qu’on peut déjà déduire. On sent bien le vécu dans ce qu’elle nous raconte : il faut dire que l’histoire est très personnelle.
J’ai appris beaucoup de choses au cours de cette lecture, que ce soit simplement la Roumanie à cette époque pré-Ceausescu, que tous les aspects mentionnés plus hauts. Si vous voulez en apprendre plus vous aussi, je vous conseille cette lecture.