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A review by lessidisa
Pachinko by Min Jin Lee
5.0
Ça m'a pris un ou deux ans pour daigner m'intéresser à ce livre, mais comme tout le monde, j'y arrive. Le grand format est une brique gigantesque mais avec la mise en page avantageuse ça se lit tout seul. Je n'ai pas apprécié qu'un grand nombre de mots coréens soient placés dans le texte sans traduction.
On suit une famille coréenne sur plusieurs générations tout au long du 20e siècle. Ils partent vivre au Japon qui a annexé la Corée en 1910. Plusieurs générations plus tard les coréens nés au Japon ont toujours un passeport coréen et ne sont pas citoyens japonais. Leur vie est dure mais ce n'est pas déprimant à lire, le style me rappelle Les années douces. J'ai été ravie de lire à nouveau une saga familiale, je crois que ça ne m'était plus arrivée depuis longtemps alors que j'adore ça. J'ai trouvé irréaliste que le monsieur prenne en charge toute la famille de Sunja. Il y a la famine, la résilience de cette famille, les discriminations envers les étrangers, un épisode en rapport avec la bombe atomique de Nagasaki, la foi en notre Seigneur, et l’ascension sociale génération après génération.
- Fils de pute, vous méritez de crever, dit-il calmement en parfait argot japonais. Si vous embêtez encore cette jeune fille ou si je revois vos sales tronches dans le coin, vous êtes morts. Je vous ferai assassiner, vous et vos familles, par les meilleurs tueurs à gages japonais, et personne se saura jamais ce qui vous est arrivé. Si vous êtes ici, c'est parce que vos parents étaient des ratés au Japon. N'allez pas croire que vous êtes meilleurs que ces gens.
- Un Dieu bon n'aurait pas laissé mes bébés mourir. Je ne peux pas croire à ça. Mes bébés n'ont rien fait de mal.
- Je suis d'accord, ils sont innocents, acquiesça-t-il d'un air songeur. Mais un Dieu qui ferait tout ce que nous estimons être juste et bon ne serait pas le créateur de l'univers. Il serait notre marionnette, pas un Dieu. Nous ne savons pas tout.
- Fatso a déjà mangé trois bols de millet et deux bols de soupe. Ce garçon n'a jamais loupé un repas de sa vie. Croyez-moi, on s'assure qu'il est bien nourri, sans quoi il serait capable de me grignoter le bras ! Un vrai cochon !
- Si tu arrives à patienter jusqu'à ma mort, tu pourrais récupérer mes cendres et m'enterrer là-bas. Ce serait bien, j'imagine. Même si ça n'a pas vraiment d'importance, au bout du compte. Tu sais, je crois toujours au paradis. Je crois en Jésus, même après tout ça. Je suppose que c'est un des effets du mariage avec Kyunghee. Sa foi m'a rapproché du Seigneur. Je ne suis pas un homme foncièrement bon, mais je crois en la salvation. Mon père m'a dit un jour que lorsque l'on meurt et que l'on monte au paradis, on récupère notre corps. Je pourrai enfin me débarrasser de celui-là. Ce sera une bonne chose. Et je me sens prêt à rentrer au pays, moi aussi.
On suit une famille coréenne sur plusieurs générations tout au long du 20e siècle. Ils partent vivre au Japon qui a annexé la Corée en 1910. Plusieurs générations plus tard les coréens nés au Japon ont toujours un passeport coréen et ne sont pas citoyens japonais. Leur vie est dure mais ce n'est pas déprimant à lire, le style me rappelle Les années douces. J'ai été ravie de lire à nouveau une saga familiale, je crois que ça ne m'était plus arrivée depuis longtemps alors que j'adore ça. J'ai trouvé irréaliste que le monsieur prenne en charge toute la famille de Sunja. Il y a la famine, la résilience de cette famille, les discriminations envers les étrangers, un épisode en rapport avec la bombe atomique de Nagasaki, la foi en notre Seigneur, et l’ascension sociale génération après génération.
- Fils de pute, vous méritez de crever, dit-il calmement en parfait argot japonais. Si vous embêtez encore cette jeune fille ou si je revois vos sales tronches dans le coin, vous êtes morts. Je vous ferai assassiner, vous et vos familles, par les meilleurs tueurs à gages japonais, et personne se saura jamais ce qui vous est arrivé. Si vous êtes ici, c'est parce que vos parents étaient des ratés au Japon. N'allez pas croire que vous êtes meilleurs que ces gens.
- Un Dieu bon n'aurait pas laissé mes bébés mourir. Je ne peux pas croire à ça. Mes bébés n'ont rien fait de mal.
- Je suis d'accord, ils sont innocents, acquiesça-t-il d'un air songeur. Mais un Dieu qui ferait tout ce que nous estimons être juste et bon ne serait pas le créateur de l'univers. Il serait notre marionnette, pas un Dieu. Nous ne savons pas tout.
- Fatso a déjà mangé trois bols de millet et deux bols de soupe. Ce garçon n'a jamais loupé un repas de sa vie. Croyez-moi, on s'assure qu'il est bien nourri, sans quoi il serait capable de me grignoter le bras ! Un vrai cochon !
- Si tu arrives à patienter jusqu'à ma mort, tu pourrais récupérer mes cendres et m'enterrer là-bas. Ce serait bien, j'imagine. Même si ça n'a pas vraiment d'importance, au bout du compte. Tu sais, je crois toujours au paradis. Je crois en Jésus, même après tout ça. Je suppose que c'est un des effets du mariage avec Kyunghee. Sa foi m'a rapproché du Seigneur. Je ne suis pas un homme foncièrement bon, mais je crois en la salvation. Mon père m'a dit un jour que lorsque l'on meurt et que l'on monte au paradis, on récupère notre corps. Je pourrai enfin me débarrasser de celui-là. Ce sera une bonne chose. Et je me sens prêt à rentrer au pays, moi aussi.