A review by riduidel
La Reine des Anges by Greg Bear

5.0

L’histoire

La reine des anges nous raconte une tranche de vie de différents personnages, gravitant tous autour d’un unique poète : Emmanuel Goldsmith. Celui-ci aurait, dans une espèce de folie destructrice, tué huit personnes, en se transformant en un serial killer d’autant plus étonnant que les thérapies permettent, en ce millénaire numérique qu’est l’an 2048, de réfrener assez facilement ces pulsions homicides. Pourtant, plutôt que la facilité, [a:Greg Bear|16024|Greg Bear|http://photo.goodreads.com/authors/1223822211p2/16024.jpg] choisit ici de nous faire suivre différents personnages qui gravitent autour de Goldsmith : un médecin, qui souhaite explorer son paysage mental (à la manière de Jennifer Lopez dans ce splendide film, The Cell),une splendide femme policier qui … fait son boulot et enquête sur ces meurtres et souhaite le mettre en prison, et l’un des anciens amis du poète, qui essaye de revivre. On suit donc en parallèle les chemins de ces différents individus, qui ne se croisent jamais, dans un décor incroyable de tours terriblement hautes réverberant la lumière sur une banlieue de Los Angeles dans une perpétuelle pénombre, sur un monde où les nanomachines ont permis l’arrivée de nouveaux esclaves du confort, les arbeiters, où la Terre entière se passione pour un vaisseau semi-conscient parti explorer une planète dans un système solaire lointain.

Mon avis

A mon sens, ce roman est excellent, peut-être même le meilleur de [a:Greg Bear|16024|Greg Bear|http://photo.goodreads.com/authors/1223822211p2/16024.jpg] : loin des étrangetés d’[b:Eon|840278|Eon (The Way, #1)|Greg Bear|http://photo.goodreads.com/books/1178818178s/840278.jpg|4273] ou [b:Eternité|116121|Eternity (The Way, #2)|Greg Bear|http://photo.goodreads.com/books/1171721126s/116121.jpg|1933075], il construit ici un monde du futur proche réaliste (aux postulats de base près) qui permet à ses intrigues de prendre toute leur ampleur : entre l’enquête de la policère (dont l’apparence même est un très joli exemple d’invention sur un thème mille fois rebattu) dont la conclusion sera assez étrange, les expérimentations médicales qui me permettent de dire qu’on n’en est encore qu’au début de nos questionnements éthiques, et cette lancinante question de la conscience qui permet de donner un sens à ce nouveau mlillénaire numérique, le panorama dressé est très complet. Il est par ailleurs servi par des personnages dont les demi-teintes sont un régal. En effet, aucun d’entre eux n’est caricatural. Si leurs aspirations sont très hautes, les moyens qu’ils mettent (comme par exemple le médecin) à les réaliser n’ont peut-être pas la même ampleur, mais révèlent en tout état de cause une profonde connaissance de la nature humaine. On le voit, ce roman est riche de nombreuses qualités qui ne tiennent pas qu’à son côté pavé. Il pose de nombreuses bonnes questions, sur l’éthique comme je l’ai dit (avec le droit de s’immiscer dans l’esprit d’autrui), les libertés individuelles, et enfin, celle que personnellement je préfère, et que je vous laisse méditer : le jour où nous rencontrerons une conscience non-humaine, saurons-nous la reconnaître ?