A review by gabylc
Celle qui devint le soleil by Shelley Parker-Chan

5.0

 En préambule, l’auteurice nous parle de son amour des drama asiatiques historiques (notamment chinois) et de l’inspiration qu’elle en a tiré pour écrire son roman. J’ai trouvé que c’était de bonne augure, puisque moi aussi j’adore ça… Et la comparaison était tout à fait justifié !

Les personnages ont tous ce côté démesuré (y compris dans les costumes et les décors très chargés de symboles) des figures historiques portées par le Destin. Ils ne sont pas très humains, leurs passions et leurs ambitions sont immenses et peuvent, peut-être, les éloigner un peu des lecteurices. Moi, j’ai adoré les suivre dans leurs délires de grandeur et leur lutte avec le Destin. 

Destin qui est clairement une des forces motrices du roman. Planqué derrière chaque retournement de situation, plus d’une fois je me suis demandé comment l’Histoire allait réussir à sauver ces héros coincés dans des situations impossibles. Et à chaque fois, c’est du grand spectacle ! Ajoutez à ça une pincée de fantastique (qui est tout de même loin d’être anecdotique, contrairement à plusieurs critiques que j’ai pu lire) et un style porté par un souffle épique qui emprunte allégrement son sens de la formule aux épopées classiques, et vous avez là un de mes coups de cœur de l’année. 

Sur le côté queer j’ai aussi été plus que satisfait. L’auteurice évite les anachronismes tout en étant explicite sur la dualité de genre de Zhu Chongba (qui alterne entre les pronoms il et elle sans que ça porte à confusion) et en donnant à la relation lesbienne une vraie épaisseur et ses propres problématiques. Quant aux relations entre les personnages masculins… On sent toute l’influence du « queer baiting » fanservice et/ou des relations laissées pleines d’ambigüité pour ne pas subir la censure des productions mainstream. Et c’était incroyablement bien fait ! (J’en redemande, donnez-moi des fanfictions). 

Bref, vivement le tome 2 !