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A review by yuyine
Les Essaims by Chloé Chevalier
4.75
Dans cette novella, Chloé Chevalier propose un univers futuriste où l’humanité est essaimé sur d’autres planètes par un système, la Ruche, qu’on découvre seulement entre les lignes. Nous suivons une pilote de Reine, vaisseau qui semblent doter d’une certaine conscience, ou tout au moins se nourrir d’émotions humaines et qui essaime des mondes capables d’accueillir la vie. Pilote de Reine est une vie solitaire hors du temps, au coeur du Vide spatial, ponctué des quelques messages laissés par les autres pilotes et d’escales pour se reconnecter à son humanité et nourrir ainsi sa Reine. L’autrice propose un récit de space opera où toutes les notions de hard-science sont remplacées par des formules poétiques, telles que le Temps-voyage pour illustrer la relativité. La plume de l’autrice, lyrique, donne une dimension envoûtante à ce récit. Il se dégage aussi de cette histoire une mélancolie certaine, où l’utopie se teinte d’une nuance amère ne serait-ce que dans les brides retrouvées dans l’espace. Tenyka et ses semblables vivent dans une telle solitude que le Vide a aspiré un peu de leur humanité et on ressent autant leurs doutes, leur désespoir parfois, que leurs brides de rêves auxquels ielles semblent s’accrocher malgré tout. L’ambiance est en tout cas parfaitement réussie, belle et triste à la fois, et m’a conquise sans faillir.
L’histoire de cette novella est un peu double, outre l’univers et l’émotion qui se tissent en fond, c’est aussi le récit d’une découverte d’un système vivant selon un mode particulier appelé la Rotation que nous découvrons dans l’histoire (ou trop tôt avec le résumé ou la citation en préambule de l’ouvrage) sous le regard extérieur de Tanyka. L’idée de Chloé Chevalier est de proposer ici un mode de vie respectueux de l’environnement mais très éloigné de nombreuses de nos conceptions, notamment sur la propriété ou les relations humaines. C’est une idée qui semble d’une logique folle mais qui est pourtant tout à fait ingénieuse. Et si le format ne nous fait pas entrer dans le détail, il y a cependant matière à réflexion dans ce court récit. L’écologie est centrale dans Les Essaims que ce soit dans le principe même des Reines et de la Ruche que dans l’histoire. On comprend par exemple que tout est né de l’humanité qui aurait quitté la Terre pour lui laisser le temps de renaître de ses erreurs. C’est un sujet qui apparaît également au fur et à mesure des notes laissées par les pilotes, entre désillusions d’une humanité qui répète sa destruction et éclosions d’idées lumineuses pour faire perdurer l’environnement. Le récit propose ainsi un curieux équilibre entre touches d’espoir et de désespoir, illustrant notre capacité du pire comme du meilleur. C’est à la fois doux et triste. Et indéniablement marquant.
En bref, Les Essaims est une envoûtante novella qui nous propulse dans un univers original où l’utopie écologique dessine aussi en creux une certaine mélancolie que seule la contemplation du Vide peut susciter. Chloé Chevalier mêle habilement une écriture poétique et un double récit, celui d’un mode de perpétuation de l’humanité et de la nature tout autant que la découverte d’un mode de vie et la rencontre d’une forme d’humanité. Magnifique.
Retrouvez cette critique sur yuyine.be (https://yuyine.be/review/book/les-essaims)!
L’histoire de cette novella est un peu double, outre l’univers et l’émotion qui se tissent en fond, c’est aussi le récit d’une découverte d’un système vivant selon un mode particulier appelé la Rotation que nous découvrons dans l’histoire (ou trop tôt avec le résumé ou la citation en préambule de l’ouvrage) sous le regard extérieur de Tanyka. L’idée de Chloé Chevalier est de proposer ici un mode de vie respectueux de l’environnement mais très éloigné de nombreuses de nos conceptions, notamment sur la propriété ou les relations humaines. C’est une idée qui semble d’une logique folle mais qui est pourtant tout à fait ingénieuse. Et si le format ne nous fait pas entrer dans le détail, il y a cependant matière à réflexion dans ce court récit. L’écologie est centrale dans Les Essaims que ce soit dans le principe même des Reines et de la Ruche que dans l’histoire. On comprend par exemple que tout est né de l’humanité qui aurait quitté la Terre pour lui laisser le temps de renaître de ses erreurs. C’est un sujet qui apparaît également au fur et à mesure des notes laissées par les pilotes, entre désillusions d’une humanité qui répète sa destruction et éclosions d’idées lumineuses pour faire perdurer l’environnement. Le récit propose ainsi un curieux équilibre entre touches d’espoir et de désespoir, illustrant notre capacité du pire comme du meilleur. C’est à la fois doux et triste. Et indéniablement marquant.
En bref, Les Essaims est une envoûtante novella qui nous propulse dans un univers original où l’utopie écologique dessine aussi en creux une certaine mélancolie que seule la contemplation du Vide peut susciter. Chloé Chevalier mêle habilement une écriture poétique et un double récit, celui d’un mode de perpétuation de l’humanité et de la nature tout autant que la découverte d’un mode de vie et la rencontre d’une forme d’humanité. Magnifique.
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