Scan barcode
A review by oursinculte
La Marque by Jacqueline Carey
2.0
Dans La marque, premier tome de la saga Kushiel, Jacqueline Carey s’écarte des sentiers (ra)battus par la fantasy en nous proposant un univers dépaysant mais surtout en utilisant les thématiques de la féminité et de la sexualité de manière originale.
Son héroïne, Phèdre, est une jeune femme que nous suivrons depuis sa petite enfance dans sa formation de prostituée de haute volée spécialisation « espionnage sur oreiller ». En effet, élevée dans une maison au service de Naamah et formée à l’art du plaisir, elle sera ensuite rachetée par Anafiel Delaunay, noble versé dans le business de l’information. Phèdre lui servira d’espionne car il proposera ses services de luxe aux maisons les plus puissantes du royaume. La jeune femme a également une particularité qui la rend encore plus précieuse : Elle porte la marque de Kushiel, qui lui impose d’éprouver du plaisir dans la souffrance. Résumé comme ça, on se dit qu’un auteur bien bourrin aurait tourné ça en foire à la saucisse sado-maso tout en non-subtilité mais fort heureusement, Dame Carey n’est pas de cette trempe-là.
La marque pose un univers calqué sur l’Europe mais où l’histoire de la chrétienté aurait dévié légèrement, posant à la religion dominante un dogme un peu différent. En effet, le roman se base sur l’histoire de la bible (où on aurait renommé à peu près tout) mais change quelques petits détails à la passion du Christ, faisant basculer le culte de Jésus vers Elua et ses disciples qui se seraient exilés vers les terres d’anges (La France, grosso modo). Cette petite troupe et leurs descendants sont l’origine de la civilisation qu’on nous décrit ici, et lui apporte une moralité tout à fait différente de notre éducation. Elua et ses « anges » prônaient la liberté des mœurs et la tolérance à travers cette phrase « Aime comme tu l’entends ». C’est l’occasion d’explorer la sexualité et les interactions sociales dans un monde où la prostitution est un art et un luxe.
J’ai trouvé ça cool, cette société aux mœurs différentes est vraiment passionnante à découvrir, du moins au début. Phèdre nous fait découvrir des intrigues dans les milieux aristocratiques avec les différentes grandes familles qui la composent. Sa relation avec Delauney et Alcuin est complexe et prenante. Pourtant, très vite, j’ai lâché l’affaire. En fait non, pas « très vite », c’était long, très long. Ce bouquin traine depuis un mois ou deux dans mes lectures en cours, j’y reviens, je le lâche, je retente, je le relâche, et là ça me saoule alors j’irai certainement pas au bout, achevé juste avant d’en atteindre la moitié.
Qu’est-ce qui a rendu cette lecture si pénible pour moi alors ? Je précise « pour moi » parce que le bouquin a l’air de plaire à presque tout le monde, donc c’est certainement pas une bouse mais y’a incompatibilité flagrante… Les raisons, donc ? Tout d’abord, le livre est super-long (du moins sa première moitié hein, la suite je sais pas). Une fois au service de Delaunay, on a l’impression de lire plus ou moins la même boucle d’évènements qui se répète : Phèdre se rend à une soirée, excitation, elle y va, fais sa besogne, assiste à des jeux de pouvoirs qu’elle rapporte à son maître. Jusqu’à assez tard, l’héroïne ne comprend pas vraiment les enjeux de ce qu’elle rapporte. Jusqu’à encore plus tard, c’est le lecteur (enfin, moi) qui y comprend toujours rien.
Si l’histoire personnelle de Phèdre est intéressante, elle est noyée dans un imbroglio politique assez incompréhensible. Les différentes familles, pays et influences nous sont présentées bien trop vite. Quand l’auteur essaye de nous exposer les situations politiques et les coups de théâtre, j’y comprenais tellement rien que je m’en foutais, ou alors je m’en foutais tellement que j’y comprenais rien, l’œuf et la poule, tout ça… L’idée de cette espionne-courtisane au milieu des intrigues de cour complexes est très bonne, d’autant plus que le background historique est vraiment original. Mais j’ai trouvé que Jacqueline Carey ne parvenait pas à donner assez de caractère à toutes ces familles pour nous immerger vraiment dans le truc, pour nous apprendre à connaitre tous ces personnages (et y’en a beaucoup !). J’étais littéralement perdu dans tous ces noms, ces situations politiques balancées maladroitement, ces complots et ces manipulations.
La marque retrouve de sa magie quand on revient vers les problèmes personnels de Phèdre et de son entourage, sa progression, ses doutes. Pourtant, elle est aussi très passive, elle fait ce qu’on lui dit et prend très peu d’initiatives, ou alors elles n’ont pas grandes conséquences. Elle subit l’histoire et se fait promener, on peux pas vraiment parler d’héroïne dans ce sens-là. Et puis tous ces « clients » et leurs histoires se mélangent et me perdent à chaque fois, et comme le bouquin est vraiment très long, moi je lâche l’affaire. Au revoir Phèdre, bonne continuation, à la prochaine, cordialement, veuillez agréer machin bidule, ciao.
http://ours-inculte.fr/la-marque/
Son héroïne, Phèdre, est une jeune femme que nous suivrons depuis sa petite enfance dans sa formation de prostituée de haute volée spécialisation « espionnage sur oreiller ». En effet, élevée dans une maison au service de Naamah et formée à l’art du plaisir, elle sera ensuite rachetée par Anafiel Delaunay, noble versé dans le business de l’information. Phèdre lui servira d’espionne car il proposera ses services de luxe aux maisons les plus puissantes du royaume. La jeune femme a également une particularité qui la rend encore plus précieuse : Elle porte la marque de Kushiel, qui lui impose d’éprouver du plaisir dans la souffrance. Résumé comme ça, on se dit qu’un auteur bien bourrin aurait tourné ça en foire à la saucisse sado-maso tout en non-subtilité mais fort heureusement, Dame Carey n’est pas de cette trempe-là.
La marque pose un univers calqué sur l’Europe mais où l’histoire de la chrétienté aurait dévié légèrement, posant à la religion dominante un dogme un peu différent. En effet, le roman se base sur l’histoire de la bible (où on aurait renommé à peu près tout) mais change quelques petits détails à la passion du Christ, faisant basculer le culte de Jésus vers Elua et ses disciples qui se seraient exilés vers les terres d’anges (La France, grosso modo). Cette petite troupe et leurs descendants sont l’origine de la civilisation qu’on nous décrit ici, et lui apporte une moralité tout à fait différente de notre éducation. Elua et ses « anges » prônaient la liberté des mœurs et la tolérance à travers cette phrase « Aime comme tu l’entends ». C’est l’occasion d’explorer la sexualité et les interactions sociales dans un monde où la prostitution est un art et un luxe.
J’ai trouvé ça cool, cette société aux mœurs différentes est vraiment passionnante à découvrir, du moins au début. Phèdre nous fait découvrir des intrigues dans les milieux aristocratiques avec les différentes grandes familles qui la composent. Sa relation avec Delauney et Alcuin est complexe et prenante. Pourtant, très vite, j’ai lâché l’affaire. En fait non, pas « très vite », c’était long, très long. Ce bouquin traine depuis un mois ou deux dans mes lectures en cours, j’y reviens, je le lâche, je retente, je le relâche, et là ça me saoule alors j’irai certainement pas au bout, achevé juste avant d’en atteindre la moitié.
Qu’est-ce qui a rendu cette lecture si pénible pour moi alors ? Je précise « pour moi » parce que le bouquin a l’air de plaire à presque tout le monde, donc c’est certainement pas une bouse mais y’a incompatibilité flagrante… Les raisons, donc ? Tout d’abord, le livre est super-long (du moins sa première moitié hein, la suite je sais pas). Une fois au service de Delaunay, on a l’impression de lire plus ou moins la même boucle d’évènements qui se répète : Phèdre se rend à une soirée, excitation, elle y va, fais sa besogne, assiste à des jeux de pouvoirs qu’elle rapporte à son maître. Jusqu’à assez tard, l’héroïne ne comprend pas vraiment les enjeux de ce qu’elle rapporte. Jusqu’à encore plus tard, c’est le lecteur (enfin, moi) qui y comprend toujours rien.
Si l’histoire personnelle de Phèdre est intéressante, elle est noyée dans un imbroglio politique assez incompréhensible. Les différentes familles, pays et influences nous sont présentées bien trop vite. Quand l’auteur essaye de nous exposer les situations politiques et les coups de théâtre, j’y comprenais tellement rien que je m’en foutais, ou alors je m’en foutais tellement que j’y comprenais rien, l’œuf et la poule, tout ça… L’idée de cette espionne-courtisane au milieu des intrigues de cour complexes est très bonne, d’autant plus que le background historique est vraiment original. Mais j’ai trouvé que Jacqueline Carey ne parvenait pas à donner assez de caractère à toutes ces familles pour nous immerger vraiment dans le truc, pour nous apprendre à connaitre tous ces personnages (et y’en a beaucoup !). J’étais littéralement perdu dans tous ces noms, ces situations politiques balancées maladroitement, ces complots et ces manipulations.
La marque retrouve de sa magie quand on revient vers les problèmes personnels de Phèdre et de son entourage, sa progression, ses doutes. Pourtant, elle est aussi très passive, elle fait ce qu’on lui dit et prend très peu d’initiatives, ou alors elles n’ont pas grandes conséquences. Elle subit l’histoire et se fait promener, on peux pas vraiment parler d’héroïne dans ce sens-là. Et puis tous ces « clients » et leurs histoires se mélangent et me perdent à chaque fois, et comme le bouquin est vraiment très long, moi je lâche l’affaire. Au revoir Phèdre, bonne continuation, à la prochaine, cordialement, veuillez agréer machin bidule, ciao.
http://ours-inculte.fr/la-marque/