A review by cametsesblablas
Red Queen by Victoria Aveyard

5.0

Bien que le résumé que nous présente cette édition française puisse paraître assez explicite, le monde que nous livre Victoria Aveyard a de quoi épater. Sans exploiter son univers jusqu’à ses limites, les éléments que l’auteur choisit de développer ont eu de quoi attirer mon attention.

Mare est une rouge : son sang l’est autant que son âme. Mais contrairement à d’autres, notre héroïne ne s’est pas résignée à simplement vivre la vie que la couleur de son sang peut lui offrir. Elle ne choisit pas d’attendre sagement son dix-huitième anniversaire qui la mènera directement au Goulot, la forçant à se battre au service des Argents, dotés de diverses facultés. Mare vole, énormément, car être rouge n’est absolument pas synonyme de confort et de bien-être : être rouge, c’est obéir sans jamais pouvoir réellement s’exprimer. Puis une unique fois, notre héroïne se fait prendre la main dans le sac, et alors qu’elle pense que cet acte risque de la conduire vers sa fin, c’est bien son commencement et toutes les épreuves et erreurs qu’il implique que ce premier tome va nous décrire. Elle devra ainsi comprendre qui sont les véritables ennemis dans cette guerre de sang afin de faire valoir l’indépendance de son peuple.

Ainsi, Red Queen, avec son titre accrocheur et sa couverture vraiment réussie, a de quoi être un véritable coup de cœur pour moi. J’ai eu l’impression d’avoir enfin découvert une dystopie qui me convenait réellement, mêlant tous ces éléments qui m’avaient absorbés dans d’autres romans. Bien-sûr, cela n’empêche pas les quelques longueurs que l’on peut retrouver ici et là et qui pourront provoquer de l’ennui chez certains. Pourtant la curiosité est bien là et une fois plongée dans le récit, il n’y a que le dernier mot de la dernière page qui aura réussi à m’en faire ressortir. La plume de l’auteur est ainsi facilement parvenue à me faire de l’effet, me faisant sourire de diverses manières.

Je n’irais également pas jusqu’à dire que les personnages étaient géniaux, mais le fait qu’ils soient très nombreux ne leur a pas empêché de retenir mon attention. Bien qu’ils ne paraissent pas briller de par leur originalité, je me suis prise d’affection pour le trio principal qui, malgré les grandes faiblesses que ces personnages tentent de dissimuler, livre bataille tout au long du récit. Tous m’ont de ce fait réellement plu, en passant de Mare qui malgré quelques maladresses reste forte afin d’amener son peuple là où elle voudrait qu’il soit, à Cal qui voudrait faire de son royaume un lieu de paix et de coexistence et qui le laisse pourtant souffrir. Puis il y a Maven, prince relégué à la seconde place, encore et encore. On pourrait d’ailleurs y percevoir un ramassis de personnages qui laissent leur destin se dérouler sans en être réellement les maîtres puisque c’est ce que leur place dans la société pourrait laisser paraître. Pourtant, ce sont bien leurs idéaux qui auront le plus de chance de vous conquérir, lentement, parfois même de manière totalement imprévisible.

Beaucoup d’éléments ont toujours été là, tapis dans l’ombre, et pourtant les dernières cartes ne sont jouées qu’à la toute fin, durant ce que l’on pourrait même aller jusqu’à appeler le clou du spectacle. Rien que pour ça, on peut dire que Victoria Aveyard a fait son boulot jusqu’au bout. Elle nous offre un roman qui nous tient en haleine, un roman auquel on pourrait reprocher plusieurs lenteurs, et qui pourtant garde un équilibre parfois surprenant au niveau de certaines choses, en dépit d’autres malheureusement. On pourrait de ce fait lui reprocher le manque d’approfondissement d’énormément de personnages qui méritaient leur chance, pourtant on ne peut que remercier l’auteur quant à la place qu’elle a choisit de consacrer à la romance qui est loin d’engloutir d’autres éléments bien plus importants.

Red Queen n’est ainsi pas aussi simple qu’il pourrait le paraître, et il faut creuser et se laisser absorber pour comprendre des messages que l’on peut associer à notre société actuelle : une société divisée par les différences. Ainsi, et c’est ce qui fait selon moi l’une des forces de ce récit, chacun de ces idéaux que semblent pouvoir défendre les personnages témoignent d’autant de faiblesses, faiblesses caractéristiques pour des adolescents de cet âge. Les complots et machinations ne semblent jamais cesser tout comme la lutte qui se déroule sous nos yeux. Je ne peux d’ailleurs que remercier ce scénario qui nous laisse parfois face à des choses énormes qui m’ont plusieurs fois fait perdre les mots. En espérant que les choses continuent dans ce sens.