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A review by spacestationtrustfund
L'écriture du desastre by Maurice Blanchot
3.0
Le désastre ruine tout en laissant tout en l'état. Il n'atteint pas tel ou tel, « je » ne suis pas sous sa menace. C'est dans la mesure où, épargné, laissé de côté, le désastre me menace qu'il menace en moi ce qui est hors de moi, un autre que moi qui deviens passivement autre. Il n'y a pas atteinte du désastre. Hors d'atteinte est celui qu'il menace, on ne saurait dire si c'est de près ou de loin—l'infini de la menace a d'une certaine manière rompu toute limite. Nous sommes au bord du désastre sans que nous puissions le situer dans l'avenir : il est plutôt toujours déjà passé, et pourtant nous sommes au bord ou sous la menace, toutes formulations qui impliqueraient l'avenir si le désastre n'était ce qui ne vient pas, ce qui a arrêté toute venue. Penser le désastre (si c'est possible, et ce n'est pas possible dans la mesure où nous pressentons que le désastre est la pensée), c'est n'avoir plus d'avenir pour le penser.
Le désastre est séparé, ce qu'il y a de plus séparé.
Le désastre est séparé, ce qu'il y a de plus séparé.