A review by blueberry31
La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert by Joël Dicker

1.0

Il m'aura fallu un peu de temps pour faire cette critique mais... c'est parti! La Vérité sur l'affaire Harry Quebert m'a déçue. Alors que franchement, tout les éléments étaient réunis pour une bon roman: une enquête à priori sympas, un crime intriguant, des secrets et du suspense. Mais voilà, ce roman était aussi bourré de choses super énervantes, il était mal exécuté, dans un style insipide au possible et... LONG, mon Dieu que ce roman était inutilement LONG.

L'histoire se passe aux État Unis dans une petite ville toute pourrie où les gens sont des ploucs. Il y a des dinners où on mange des pancakes gras, des vieilles voitures Ford, l'ancienne reine du bal/cheerleader qui cherche un mari, et tout pleins de crétins un peu simplets qui gossipent tout le temps. Premièrement, un roman francophone qui se passe aux États Unis, c'est la porte ouverte à tous les clichés superficiels sur l'Amérique. Là, ça n'a pas loupé. Tout y est, il n'y aucune nuance ou subtilité: tous les personnages sont des gros stéréotypes correspondant à l'idée qu'une Européen peut se faire des États Unis sans y avoir jamais mis les pieds. Deuxièmement, l'utilisation de mots anglais en italique associé au très mauvais style de l'auteur donne à ce roman un air de mauvaise traduction d'un roman américain médiocre.

L'histoire "d'amour" entre Harry et Nola est tout simplement EXASPÉRANTE. Les dialogues m'ont vraiment donné envie de balancer le livre par la fenêtre: ils sont d'une mièvrerie... j'ai rarement vu ça. Alors ok, vous allez me dire que le roman se déroule en 1975 et les gens s'exprimaient différemment à l'époque. Et j'ai envie de vous dire: vraiment? On est sur que tout le monde parlait comme un gros niais en 1975? On a toujours tendance à dépeindre les jeune femmes comme des grosses quiches dès qu'un récit se déroule dans le passé, du coup je me demande sincèrement si les femmes étaient effectivement toute un peu quichasses où si on se fait juste une idée super étrange du passé. BREF. C'est un autre débat. En tout cas dans La Vérité sur l'affaire Harry Quebert, tous les personnages féminins sans exception sont à claquer. En plus, pour des gens censés s'aimer d'un amour unique, incroyable et immense, Nola et Harry passent leur temps à se dire des banalités creuses et ridicules au possible. Petite sélection:

"Emmenez-moi, Harry. Emmenez-moi avec vous et aimons-nous pour toujours"
"Oh Harry, Harry chéri!"
"Nola! Nola, chérie..."
"Vous m'emmènerez loin? -Très loin. Et nous serons heureux. -Oui! Très heureux!"
"Comment allez-vous Harry? Nancy m'a dit que vous aviez remporté le premier prix de la tombola! -Oui tu te rends compte!" (LOL, c'est vrai que si j'avais un amant secret c'est exactement le genre de conversation que j'aurais avec lui... #facepalm)

Les dialogues sont donc insupportables. L'histoire d'amour entre Harry et Nola se résume à "Je vous aime" et "Emmenez-moi". Super plat tout ça, et pas un poil crédible... digne d'un Marc Lévy en somme. Ensuite il y a le meurtre, l'enquête en elle-même... il y avait du potentiel et pourtant, c'est d'une lenteur incroyable. Je crois qu'entre la narration, les extraits du livre du narrateur Marcus, les extraits des rapports de police, les extraits du livre de Harry et les retours dans le passé, le lecteur lit à peu près la même histoire 20 fois. Bon ok, Marcus trouve un indice, on commence à se douter de certaines choses... et voilà qu'on se tape 50 pages sur l'indice, que la même chose est re-racontée dix-huit fois, comme si Joël Dicker nous prenait pour des demeurés. Du coup la lecture devient rapidement super chiante. Et vas-y qu'on me réexplique mille fois les circonstances du crime, qu'on récapitule un millions de fois la liste des indices et des suspects. Je vous avoue que j'ai même sauté quelques pages... en fait ce roman aurait pu être réduit de moitié et contenir les mêmes informations/la même intrigue.

Tout est dévoilée dans le tout tout TOUT dernier chapitre... Les fausses pistes semée tout au long du roman sont tellement évidentes. Donc bon, en tant que lecteur on est au moins certains de comment le roman ne va PAS finir. En revanche j'avoue que j'avais pas vu venir la fin. Mais bon, honnêtement si je n'ai pas vu venir la fin c'est parce qu'elle sort un peu de nulle part. Genre Joël sur les 20 dernières pages il est en mode "Ah ouai et en fait tout le long, bah y'avait ci et ça, et Nola elle était en fait comme ça, mais en fait pendant 846 pages j'ai fait zéro allusion à tout ça... Je vous le sort juste maintenant parce que c'est les dernières pages et qu'il faut faire une révélation super choc!". Merci Joël, mais c'est un peu trop facile d'écrire un roman avec que des fausses pistes et ensuite à la fin de dire "Ah ouai au fait j'l'avais pas dit mais ça se passait sur Mars et y'avait des Aliens donc tout s'explique lol." Non... les enquêtes ça marche pas comme ça, il faut qu'on se dise "Ah mais ouuuuaaaaaiiii je suis bête j'avais tous les éléments pour comprendre! C'est ooouuuf".

Donc si vous aviez pas saisi... j'ai pas kiffé. C'était une lecture à base de #facepalm #lol #tropniais.
Une lecture de 854 pages quand même! Je peux vous dire que ça ne valait pas le coup, à mon avis.